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Entre Souvenirs et Nostalgie


Chacun a sa sensibilité on dit même qu'elle varie en fonction de son âge et de son vécu. Si Gérard Jugnot apparaît comme un expert dans le maniement de la comédie, il semble cependant affirmer à travers Scout Toujours sa maîtrise d'un tout autre instrument. Ainsi, tel Mareck le gitan grattant les cordes de sa guitare, Gérard Jugnot gratte quant à lui d'autres cordes : celles de de l'émotion. Cette petite musique sonne d’ailleurs si bien que des souvenirs bien familiers voire personnels remontent à la surface au visionnage du film. Que l'on soit client ou pas de l'humour de Scout Toujours le film se déroule dans les années 60 à une période de notre adolescence qui évoque forcément de vieux souvenirs. Ainsi, lorsque que cette Triumph TR4 passe à l'écran ou bien lorsque l'on replonge dans le vieux métro parisien ce n'est pas sans nous rappeler quelqu'un ou quelque chose. Même jusque cette mère poule qui exagère juste un peu, tout nous rappelle à peu près à notre propre passé. Nostalgie quand tu nous tiens…

Du rire à l'émotion

La vocation première de Scout Toujours est de faire rire et ça marche plutôt bien. Cependant il est évident que quelque chose d'autre se passe avec ce film. Gerard Jugnot en a même déjà parlé comme de sa madeleine de Proust. Tout comme Renaud a chanté les Mistral-Gagnant pour y exprimer sa mélancolie de ses chers bonbons disparus les Mistral-Gagnants Gerard Jugnot a quant a lui mis en scène ses souvenirs d'enfance personnels 
D'ailleurs les scouts ne se gavent-ils pas dans le car de bonbons et de cette fameuse boisson emblématique de notre enfance le pschitt comme dans la chanson ?
Gérard Jugnot nous brosse il est vrai un portrait des années 60 avec ses voitures anciennes, ses affiches et ses symboles, mais la présentation est tellement soignée qu'il s'en dégage une authenticité et une certaine poésie qui finalement finit par nous faire bercer dans la même mélancolie que les Mistral gagnant. C'est l'occasion d'ailleurs de saluer la bande son  de Gabriel Yared qui joue ici également bien sa partition dans la fibre émotionnelle.
"Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants
Et les mistrals gagnants"

Les bonbons, les gâteaux et le pschitt...

Ha le pschitt, cette boisson que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître plus connue aujourd'hui sous le nom de Fanta. L'un des personnages du film, "l'intendant verreux", s'est même vu attribué le même sobriquet que la boisson. Le voilà d'ailleurs en train de troquer le repas des scouts contre les bonnes faveurs d'Edith...

Edith : 
"N'oublie pas mon petit cadeau..." 
Pschitt :  
"T'inquiète pas je te rapporte ton gigot, ils boufferont des pâtes, ils adorent ça... SURTOUT AVEC LE PSCHITT."